Entreprendre en solo est une aventure passionnante et potentiellement lucrative, mais il est essentiel de bien choisir son statut juridique pour garantir la pérennité de son activité. Cet article vous présente les différents statuts d’entreprise individuelle et vous guide dans le choix du statut le plus adapté à votre situation.
L’entreprise individuelle classique (EI)
L’entreprise individuelle classique est un statut juridique simple qui convient aux entrepreneurs qui souhaitent exercer leur activité sans créer de structure juridique distincte. Ce statut permet de démarrer rapidement son activité, sans capital minimum et avec des formalités administratives allégées.
Toutefois, l’entrepreneur individuel reste responsable des dettes professionnelles sur l’ensemble de ses biens personnels, sauf ceux qui sont insaisissables par la loi (sa résidence principale notamment). Il est donc important d’évaluer les risques liés à son activité avant de se lancer dans cette forme juridique.
L’EIRL (Entreprise Individuelle à Responsabilité Limitée)
Face au risque d’engagement du patrimoine personnel, l’EIRL apparaît comme une alternative intéressante pour les entrepreneurs souhaitant protéger leurs biens personnels. En effet, ce statut permet de distinguer le patrimoine professionnel du patrimoine personnel en affectant un patrimoine spécifique à l’activité professionnelle. Ainsi, les créanciers de l’entreprise ne peuvent se retourner que sur le patrimoine professionnel en cas de difficultés financières.
Le régime fiscal et social de l’EIRL est similaire à celui de l’entreprise individuelle classique, mais il peut être soumis à des obligations comptables plus contraignantes. De plus, la création d’une EIRL implique des formalités administratives supplémentaires par rapport à l’EI.
La micro-entreprise (anciennement auto-entrepreneur)
Le statut de micro-entreprise, anciennement appelé auto-entrepreneur, est un régime simplifié destiné aux entrepreneurs réalisant un chiffre d’affaires annuel limité (176 200 € pour les activités commerciales et 72 500 € pour les activités libérales et de services en 2021). Ce seuil peut être réduit si l’activité est créée en cours d’année.
Ce statut offre plusieurs avantages, notamment une comptabilité simplifiée et un régime fiscal avantageux, avec un prélèvement forfaitaire libératoire de l’impôt sur le revenu. Le micro-entrepreneur bénéficie également d’un régime social spécifique, avec des cotisations sociales calculées sur le chiffre d’affaires réalisé.
Toutefois, comme pour l’entreprise individuelle classique, le micro-entrepreneur engage son patrimoine personnel pour les dettes professionnelles. Il peut néanmoins opter pour le statut d’EIRL afin de protéger ses biens personnels.
La SASU (Société par Actions Simplifiée Unipersonnelle)
La SASU est une forme d’entreprise individuelle qui prend la forme d’une société unipersonnelle. Cette structure offre l’avantage de protéger le patrimoine personnel de l’entrepreneur, puisque la responsabilité est limitée aux apports effectués dans la société.
La SASU offre également une grande souplesse en termes de gestion et d’organisation, avec notamment la possibilité de rédiger librement les statuts et de bénéficier d’un régime fiscal intéressant (impôt sur les sociétés ou, sous certaines conditions, impôt sur le revenu).
Cependant, créer une SASU implique des formalités administratives plus lourdes que pour les autres statuts d’entreprise individuelle et engendre des coûts supplémentaires (capital minimum de 1 €, frais de greffe, etc.). De plus, le dirigeant d’une SASU est soumis au régime des travailleurs non-salariés (TNS) pour sa protection sociale, ce qui peut représenter un coût important.
Faire le bon choix en fonction de ses besoins et contraintes
Pour choisir le statut juridique le plus adapté à son activité et sa situation personnelle, il convient de prendre en compte plusieurs critères :
- Les risques liés à l’activité : si votre activité comporte des risques financiers importants, il peut être préférable d’opter pour un statut protégeant votre patrimoine personnel (EIRL ou SASU).
- La simplicité administrative : si vous privilégiez la simplicité et la rapidité de création, l’entreprise individuelle classique ou la micro-entreprise peuvent être des options intéressantes.
- Le régime fiscal et social : selon votre situation personnelle et vos revenus, il peut être pertinent de comparer les différents régimes fiscaux et sociaux proposés par chaque statut.
- La capacité d’évolution : si vous envisagez de faire évoluer rapidement votre activité (recrutement de salariés, augmentation du chiffre d’affaires, etc.), le choix d’une structure plus souple et évolutive comme la SASU peut être judicieux.
Prendre en compte ces éléments vous permettra de faire un choix éclairé pour assurer la pérennité de votre entreprise individuelle.